Le syndrome douloureux régional complexe (SDRC) est un trouble douloureux chronique et invalidant, généralement considéré comme permanent et dont les options thérapeutiques sont limitées. Aujourd’hui, des recherches révolutionnaires montrent qu’une détection précoce et un traitement efficace peuvent conduire à une guérison significative dans les 18 mois, offrant ainsi un espoir à des millions de personnes dans le monde.

Date: 01/05/2024

Dirigées par le Centre for Pain IMPACT de NeuRA et menées en partenariat avec l’University of South Australia, ces découvertes pourraient changer la vie des personnes atteintes de SDRC, puisque jusqu’à 80 % des patients se rétablissent dans les 18 premiers mois suivant le diagnostic de la maladie.

Le SDRC est un trouble multisystémique déclenché par un traumatisme tel qu’une intervention chirurgicale ou une fracture. Il se manifeste par une douleur intense localisée à un seul membre, mais persiste souvent au-delà des périodes de récupération habituelles. Les personnes atteintes peuvent éprouver des problèmes de transpiration, de régulation de la température et de mobilité. Les femmes sont touchées de manière disproportionnée, puisque jusqu’à quatre fois plus d’entre elles sont diagnostiquées avec cette maladie que les hommes.

La nouvelle étude a passé en revue les dernières avancées en matière d’épidémiologie, de pathophysiologie, de diagnostic et de traitement du SDRC. Elle a montré que la meilleure approche en matière de traitement comprend l’éducation sur le SDRC, les médicaments pour contrôler la douleur, la réadaptation physique et le soutien psychologique, si nécessaire.

Michael Ferraro, chercheur principal de NeuRA, estime qu’il s’agit d’un changement de paradigme dans la compréhension du SDRC. « Le syndrome douloureux régional complexe est un trouble douloureux rare. Il se caractérise par une douleur intense et des changements au niveau des muscles, des sensations, de la peau, des os et des nerfs, et limite souvent gravement la capacité d’une personne à travailler ou à s’engager dans des activités sociales », explique M. Ferraro.

« En raison de la rareté de cette maladie, il existe peu de données permettant d’orienter un traitement efficace.  Dans cette recherche, nous remettons en question l’idée dominante selon laquelle le SDRC est un fardeau qui dure toute la vie.»

« En examinant et en consolidant les derniers développements dans la compréhension du SDRC, nous avons découvert que, contrairement aux théories précédentes, la guérison est probable pour la plupart des personnes atteintes de SDRC, et qu’elle peut être encore plus probable avec un diagnostic précoce et une approche thérapeutique complète pour répondre à la nature multi-systémique de la maladie.

« En combinant l’éducation sur la maladie, les médicaments contre la douleur, la rééducation et la psychologie, nous pouvons aborder le SDRC sous tous les angles et donner aux patients les meilleures chances de guérison dans les 12 à 18 mois suivant l’apparition des symptômes.

Le professeur Lorimer Moseley, co-chercheur et spécialiste de la douleur à l’UniSA, estime que cette recherche marque une étape importante dans la compréhension et le traitement du SDRC, et qu’elle offre de l’espoir et de nouvelles pistes aux patients et aux professionnels de la santé.

« Il s’agit d’une étape importante vers une meilleure compréhension du SDRC», déclare le professeur Moseley.

 


Texte original: University of South Australia

Article scientifique: Michael C Ferraro, Neil E O’Connell, Claudia Sommer, Andreas Goebel, Janet H Bultitude, Aidan G Cashin, G Lorimer Moseley, James H McAuley. Complex regional pain syndrome: advances in epidemiology, pathophysiology, diagnosis, and treatmentThe Lancet Neurology, 2024; 23 (5): 522 DOI: 10.1016/S1474-4422(24)00076-0

Illustration générée par IA :